Des erreurs nutritionnelles, j’en ai faites quelques unes. Bon, ok, pas que nutritionnelles. J’assume, mais j’ai changé*. Et je vous dis comment à chaque fois !
Pourquoi je vous en parle ? Parce que parfois, on pense « bien faire » et… on se plante ! On échafaude des stratégies avec son bagage éducatif, culturel, émotionnel, voire identitaire mais aussi avec les connaissances scientifiques plus ou moins actualisées selon notre lieu de vie et surtout, selon la période de l’Humanité à laquelle nous vivons, depuis que « le monde est monde ».
« Errare humanum est, perseverare diabolicum », dit le proverbe. Comme j’ai fait latin en 5ème (en fond de classe, pour être honnête), je traduis : “L’erreur est humaine. Persévérer est diabolique.” Et moi, je me suis bien planté, j’ai même persévéré. Aujourd’hui, je préfère en rire. Et surtout, partager avec vous, en toute humilité, les sottises nutri qui me sont passées par la tête. J’attends vos commentaires en bas de l’article. Je suis sûr que vous avez fait mieux (ou pire) que moi !
#1. Ingurgiter des galettes de riz pour « avoir de l’énergie »
Le contexte : j’avais 16/18 ans. Je nageais beaucoup. Entre 7 et 9 fois par semaine parfois, sans compter la muscu et la PPG (préparation physique générale). Et voui, j’étais gaulé, à l’époque. Sauf que dans ces temps « anciens », c’était très « sucres lents » et « sucres rapides ». Des hommes et des pâtes, quoi. Du coup, j’avalais des galettes de riz, avec du beurre, du miel et du sel dessus.
Je me disais : c’est que de « l’utile », un truc maigre (sic), mais qui va me donner de l’énergie pour aller à l’entraînement. Effectivement, j’en avais de l’énergie. Mais rarement pour tenir 1H30 à des cadences infernales façon « 20 fois 400 mètres ».
Maintenant : j’en sais un peu plus sur l’indice glycémique, grâce aux travaux de Crapo, de Jenkins et aussi à Michel Montignac. Place aux IG bas, modérés, élevés. Je sais que l’indice glycémique d’une galette de riz soufflé est de 60 (selon Montignac), voire 82 à 85 selon d’autres sites. C’est du lourd. La charge glycémique est correcte, mais avec 3/4/5 galettes, c’est parti pour le pic de glycémie, d’insuline, vous connaissez la suite !
#2. Faire du sport pour tout « brûler »
Le contexte : Idem pour l’âge, même si j’ai poursuivi cette « stratégie » des années après.
Je me disais : « J’engrange des calories. Faut que j’élimine les calories. »
Maintenant : c’est moins pire. En tous cas, c’est ma position d’aujourd’hui : je ne pense pas que le sport, malgré ses nombreux bienfaits (cardio-vasculaire, anti-stress, maintien de la masse musculaire..), fasse « maigrir ». Mais il aide le corps à mieux fonctionner, à mieux se libérer de ses cellules graisseuses. D’autre part, j’ai appris à faire la différence entre les calories vides (inutiles, sauf parfois pour le plaisir) et pleines (de vitamines et minéraux, de carburant au top pour l’effort…). J’ai arrêté de compter les calories, et je me suis préoccupé de la qualité de mes apports nutritionnels. Bref, sur le bon chemin, enfin j’espère !
#3. Manger healthy, mais sans faire gaffe aux quantités !
Le contexte : il y a quelques années, j’ai découvert des super-aliments. Vous savez, ceux qui changent tous les ans et qui ne poussent pas nécessairement sous nos latitudes. Bref, je croyais encore à la « miracle food » plutôt qu’à l’équilibre alimentaire bien mené sur plusieurs semaines. Blaireau, va.
Je me disais : « Hey, c’est bon pour la santé, ça. Je vais me gaver d’abricots secs et de baies de goji ». Re-blaireau, va.
Maintenant : J’ai appris, un peu. Par exemple, les abricots secs. Ceux qui sont marrons, donc bio, puisque les autres sont au moins aussi oranges qu’un certain président en exercice, sans doute lui aussi traité aux vapeurs de souffre. Bien sûr que ce sont des petites pépites nutritionnelles. Ils sont desséchés. Donc, exit leur teneur en eau, et donc, par rapport à leur poids, on a une concentration bien plus intéressante en en vitamines et minéraux (calcium, potassium, beta-carotène surtout…). Ok, sauf que sur 39,8 g de glucides (données Ciqual 2018 : « abricot, dénoyauté, sec »), on a 36,6 g de sucres. Ok, c’est plus du fructose que du glucose. Ok, Il y a des fibres (source de fibres, juste un peu moins de 6 g/100 g), mais en choper 6/7/8 abricots secs d’un coup, ben, c’est pas le meilleur choix que j’ai fait. Un creux de main (2 ou 3 abricots secs, bien mastiqués et savourés) suffit.
#4. Me mettre en hypocal
Le contexte : ça, si j’avais su… Tu prends du poids ? Ben, mange moins. OMG. Bref, c’était bien avant 2010 et le rapport assassin (et mérité) de l’ANSES sur les régimes, qui emboitait le pas à bien d’autres auteurs et diététiciens qui avaient tiré la sonnette d’alarme.
Je me disais : « tu prends moins en quantités, et pis c’est tout ». On retrouve la même vision comptable, celles de calories, sans vraiment les distinguer.
Maintenant : les « hypo » et « hyper » ne me servent à rien, moi qui suis bien portant (parfois dans le pathos, mais sans pathologie, donc) et qui n’a pas d’objectif de compétition sportive à court terme. Au contraire, si je « donne moins à manger » à mon organisme, il va s’adapter, diminuer son métabolisme de base et donc, « moins brûler les graisses », pour aller vite et se mettre au mode stockage de gras, puisque je lui envoie le message « fais gaffe, je peux te mettre en mode famine si je veux ». Bref, du coup je ne pense plus du tout à ces calories aujourd’hui, je mange selon mes besoins mais surtout sensations de satiété et de rassasiement.
#5. Ne pas manger après le sport
Le contexte : je mangeais pas mal avant la séance, parfois trop même. J’ai toujours eu (encore maintenant) la peur ultime de ne pas finir une épreuve sportive pour cause de « manque de carburant ». C’était moins le cas sur les sprint de natation (100 brasse, 50 NL, relais 4 fois 4 nages) mais plutôt sur des épreuves de triathlon ou de running. Mais, cela m’est aussi arrivé de ne pas manger après une séance de running ou de renfo, alors même que j’avais très faim.
Je me disais : « je profite de l’afterburn effect à fond. Mon organisme est à fond, il mange mes cellules graisseuses ». Je le visualisais vraiment comme ça, dans ma tête.
Maintenant : Je profite toujours de l’afterburn effect, cette capacité du corps à « brûler » des calories jusqu’à 24 heures après un effort intense. Sauf que je donne à mon organisme ce dont il a besoin dans sa fenêtre métabolique (en gros jusqu’à 30 minutes après l’effort, même si c’est discuté) pour qu’il profite le mieux possible des nutriments (protéines et glucides) dont il a besoin pour bien récupérer. C’est justement à ce moment qu’il a faim d’utile. Autant lui donner plutôt qu’il se dise « mais qu’est-ce qu’il attend ce blaireau, il va me mettre en mode famine encore longtemps ? ».
Et vous, quelles sont vos erreurs nutritionnelles ?
Et poke Lucile Woodward, car tu as publié ton post sur les 10 erreurs nutritionnelles qui vous empêchent de perdre du poids au moment où j’étais au beau milieu de mon article !
* jamais je n’aurais cru pouvoir mettre du Edouard Philippe et du Nicolas Sarkozy dans la même phrase. Comme quoi…