Je l’ai fait ! Lutter au départ, résister contre le vent et les courants dans une eau à 17°C pendant 5 kilomètres. Check ! Inspiré de l’évasion mythique d’Edmond Dantes, le défi de Monte-Cristo est le plus grand rassemblement de nage en eau libre de France. Eprouvante, fascinante, exigeante, la 18ème édition a tenu (presque) toutes ses promesses. On plonge ?
« 5 K en mer ? Avec palmes ? Ok, c’est bon, j’en suis ». Je raccroche avec l’attachée de stress, et me voilà inscrit pour le défi de Monte-Cristo. 1 kilomètre, trop court. 2,5 K, pas assez challenging. 5K, c’était exigeant. Rien que ça ? Toujours en rémission de périostite (ça avance, ça avance…), impossible de courir, de sauter, de CrossFitter. J’ai donc saisi l’occasion d’aller taquiner les rascasses de la Cité Phocéenne. Un teaser?
(Presque) pas de prépa
Les bonnes résolutions ont fondu comme neige au soleil. Beaucoup de boulot, des problèmes de sommeil (de soleil ?) et de manque d’énergie ont eu raison de ces 3 entrainements par semaine, d’abord pour forger la caisse puis bosser le cardio avec un peu d’hypoxy (respiration tous les 3, 5, puis 7 temps) et ensuite effectuer quelques séries de sprint pour accroitre sa vitesse de nage. Au total, mon entrainement se sera réduit à un 2K poussif et ennuyant en Sardaigne, et deux fois 3 kilomètres en grand bassin, avec des temps plutôt satisfaisants par rapport à mon objectif de départ : faire 1’20’’. Soit 16 minutes au kilo, fois 5 ! Pour tout vous dire, je comptais sur mon « fond sportif », acquis durement pendant mon adolescence dans les bassins chlorés. Des sessions à 7 heures du mat’ puis à 19H le même jour, des heures de PPG, des week-ends de compet’… Bref, il devait bien rester quelque chose de tout ça, non ? En tous cas, moi, j’avais parié dessus. Au fond, je savais que ce serait dur. Peut-être pas autant.
B & B, le bed sans le breakfast
En arrivant à Marseille, la veille, la pression ne monte pas, ou peu, par rapport au triathlon de Cannes, où je n’avais pu dormir. Là, je suis tout seul, face à mon 5K. Au pire, je modère l’allure et finis en nage indienne ! Je dors 7 heures d’affilée, sans trop m’inquiéter. Au réveil, le petit déjeuner est… pas sportif ! Une chouette personne, que la décence m’interdit de nommer, m’avait indiqué : « t’inquiète, je pense qu’il y a ce qu’il faut ». Naïf, va.
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Au menu ? Des céréales industrielles (minimum 50% de sucre), des compotes, du pain décongelé avec ou sans graines (pas complet, évidemment), des yaourts au fruits, des jus d’orange industriels, des œufs brouillés froids, dont le goût me laisse encore un amer souvenir. Bref, tout ce qu’il faut pour faire exploser ma glycémie et générer un coup de barre à mi-course. En plus, quand on est habitué au fait maison, on devient nettement plus exigeant ! Pas du tout envie de faire rentrer cette « processed food » dans mon corps. J’opte alors pour un yaourt Saint Malo au lait de brebis, une cuillère d’œufs brouillés (une seule a suffit), une tartine de pain beurré et quelques gorgées de thé. Par chance, j’avais laissé une banane dans mon sac, un gel énergétique Overstim’s et deux galettes de boisson de l’effort à dissoudre pour rester hydraté. Pas trop mon truc, mais là, pas le choix ! Avant de partir, le rituel de la gagne : AC/DC à fond : Highway to Hell, Thunderstruck…Bref, tout ce qui envoie !