Par la cafetière italienne ! Il existe 1001 façons de faire du café (décoction, percolation à haute pression, infusion, etc…), mais j’ai choisi cette méthode pour plusieurs raisons :
- la poésie : je suis fasciné par l’Italie et le charme de ses rituels. Mettre le café soi-même, doser la quantité d’eau, allumer le feu, écouter ce son, cette musique caractéristique de bouillonnement, de « pluie inversée ».
- empowerment : j’ai toujours voulu en faire. Je regarderais mon ami Claude le préparer, sans toutefois savoir reproduire ses gestes. J’ai donc voulu me saisir d’une nouvelle compétence, aussi modeste soit-elle. Mon Claude étant décédé cette année, je le revois baragouiner son italien à chaque fois que j’en prépare, ça réchauffe le cœur et berce l’âme.
- Le goût : là, pas de doute, c’est du café ! Rien à voir avec le café en dosettes. Question caféine, ça dépote. Donc, ça ne se boit pas comme du petit lait à raison de 4 par jour !
- La texture : plus épais qu’un café filtre, moins qu’un expresso.
- La santé : fini le furane et les traces d’alu !
- Le rituel : l’odeur de café frais qui embaume la maison, miam ! Le maniement de cette cafetière, c’est toute la puissance de l’Italie dans la cuisine.
Quel café choisir ? Le café est un produit énormément traité, notamment aux pesticides. En effet, c’est une des boissons les plus consommées du monde, on ne peut donc se permettre des pertes. Même si les grains de café sont lavés, les pesticides terminent dans les rivières et les nappes phréatiques. Donc, plutôt opter pour du café bio. Et plutôt équitable si possible, afin de garantir un prix minimum permettant au producteur de vivre de sa récolte. Vous m’avez compris, s’il est compliqué d’éviter le circuit long (puisque la France ne produit pas de café), privilégier les petites échoppes ci et là plutôt que les grandes surfaces, lesquelles ne semblent pas préoccupées par ces deux aspects, mais plutôt par un coût le plus bas possible, au détriment des forêts, ravagées par les plantations industrielles. Enfin, par goût personnel, je préfère l’Arabica plutôt que le robusta, mais à vous de voir !
Comment faire du café avec une machine italienne ? Pour les flemmards, il y a ce « tuto » de 2 minutes, ou celui-ci pour ceux qui veulent prendre le temps. Pour les autres, voici « ma » méthode avec quelques subtilités pour éviter ce goût de brûlé, d’amer, que l’on reproche souvent aux cafés issus des « Macchinette » :
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- Verser de l’eau chaude dans le réservoir inférieur jusqu’à la soupape de sécurité. Pourquoi chaude ? Parce qu’en chauffant, cela prendra plus de temps, le café va commencer à re-cuire, à perdre des arômes, à se dégrader.
- Remplissez le filtre de café moyennement moulu en égalisant (environ 25 g pour 500 ml d’eau), mais sans le tasser.
- Placer le filtre dans le réservoir et visser la partie supérieure (du coup, prenez un torchon pour éviter de vous brûler).
- Faire chauffer la cafetière à feu moyen en laissant le couvercle ouvert. Lorsque l’eau bout, le café commence à remonter.
- Oter la cafetière du feu quand le café commence tout juste à bouillonner et vite refroidir le bas de la cafetière, dans un bain marie froid, parce que « café bouillu, café foutu ! ».
- Laisser reposer 1 ou 2 minutes, puis servir.
Evidemment, le top du top est d’avoir son propre moulin (des modèles pratiques et chics à partir de 40 euros) et de moudre les grains à la minute (ma prochaine acquisition, mouahaha…), car le café perd 15 à 20% de ses qualités organoleptique dès qu’il est moulu.
Sinon, demandez à votre torréfacteur. Le mien, c’est le barista de Terres de Café, la boutique rue d’Aligre à Paris, jeune homme très sympa et qui connaît bien son métier… La marque a même été élue « meilleur torréfacteur 2015″, même si je trouve dommage qu’elle se soit à son tour lancée dans le business des capsules sous prétexte que c’était rentré dans les habitudes des français et qu’ils avaient le droit à un « bon café » dans les dosettes. Je n’approuve pas, même si la stratégie business s’avère payante.
Conclusion : je me suis détourné de ce modèle en me dirigeant vers le frais, le brut, l’authentique. En passant, je ne subventionne plus, par mon acte d’achat, un groupe mis en cause dans les problèmes environnementaux, sociaux et éthiques. C’est modeste, mais certainement pas petit. Et vous ?