L’ équilibre acido-basique l’un des piliers d’une alimentation équilibrée. Un de mes « totems », avec l’indice glycémique et l’industrialisation croissante de notre nourriture. On pense au « trop gras, trop sucré, trop salé », mais jamais au « trop acide ». Or, une alimentation trop acide déséquilibre profondément notre système digestif, limite notre pratique sportive et engendre des troubles chroniques (inflammation, prise de poids, fatigue, porosité intestinale…). Mais qu’est-ce que l’ équilibre acido-basique ? Quels sont les bons aliments réduisant l’inflammation ? Pour le savoir, j’ai interrogé Virginie Parée, coach en nutrition*.
Charly : Qu’est-ce que l’ équilibre acido-basique ?
Virginie Parée : Pendant la digestion, les aliments se transforment soit en substances acides, soit en bases. Cela n’a rien à voir avec le goût ! Par exemple, contrairement aux idées reçues, le citron possède une saveur acide alors qu’il est très basifiant (ou alcalin).
Pourquoi mange-t-on déséquilibré ?
V. P. : Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : les femmes travaillent ! Tant mieux ! Mais une grande partie du savoir culinaire ancestral, transmis de mère à fille, s’est progressivement tari. En attendant le partage des tâches, l’industrialisation de l’alimentation a fait son chemin. Nous désirons consommer trouver n’importe quel produit à n’importe quelle saison, et pouvoir les conserver le plus longtemps possible sans qu’ils s’abîment. Pour que ça soit possible, les aliments sont traités, modifiés, transformés, raffinés. Conséquence : leur charge en sucre explose (biscottes, pain blanc, riz blanc etc), les bons gras deviennent toxiques à la cuisson, l’acidité gagne du terrain…et l‘ équilibre acido-basique est modifié.
Justement, comment mesurer l’ équilibre acido-basique ?
V. P. :On file à la pharmacie ou au magasin bio le plus proche. Il existe des kits, des minis papiers buvards sous forme de nuanciers, que l’on trempe dans nos urines. La couleur change en fonction du niveau du pH (potentiel hydrogène). Ce pH mesure le niveau d’acidité. Sur une échelle de 0 à 14, vous parvenez à l’équilibre (pH neutre) au chiffre 7. En dessous, vous êtes en acidose. Cela signifie que les organes émonctoires (foie, poumons, reins…) chargés d’éliminer les toxines, sont surchargés. Au lieu d’être évacuées, ces dernières vont se répandre dans l’organisme et se stocker dans les tissus. Résultat ? Une fatigue générale, qui s’accompagne de plusieurs maux…
Lesquels ?
V. P. : À court terme, la digestion est plus difficile. Ensuite, une prise de poids inexpliquée, une raideur musculaire, des douleurs articulaires, des cheveux ternes, une peau fatiguée, des gencives enflammées, des brûlures urinaires, et surtout un état de fatigue dont on ne peut se départir… Et puis parfois des maladies chroniques telles que sinusite ou maux de tête s’installent. Or, on pense rarement à l’acidité comme étant la cause de ses désagréments.
Cela concerne beaucoup de monde ?
V. P. :Cela est difficile quantifiable, mais sur 10 patients qui viennent me voir, 9 ont une alimentation trop acidifiante. Il faut dire qu’on ne leur propose pas autre chose : les rayons des supermarchés sont gavés de rayons de biscuits, de charcuteries, de desserts lactés, de plats préparés et de céréales raffinées. Tous acidifiants !