Quels sont bienfaits de la course à pied ?
C. B. : Le running tonifie, affine la silhouette en plus d’être un bon brûle-graisses, mais pour moi, le bénéfice principal est au niveau du mental. C’est un des seuls sports où l’on peut débrancher. Les sports extrêmes, on est obligé d’être en vigilance permanente. Idem pour le CrossFit, où tu ne peux pas penser à autre chose qu’à ta barre de 100 kilos au dessus de la tête. Parfois, le running, c’est plat. Il faut juste dérouler la foulée et laisser l’esprit arpenter d’autres sentiers que celui du bitume. D’autre part, les souvenirs du lycée (« j’étais nulle en « jogging » ») sont parfois les pires, contrairement aux sports collectifs, où la responsabilité est diluée. Lorsque l’on reprend doucement la course à pied, on va débloquer progressivement la fausse croyance ancré en soi : « je ne suis pas faite pour l’effort sportif ». C’est une occasion en or de repeindre ses souvenirs, leur donner une coloration de fierté de soi. Et puis, il y a quelque chose de très enfantin dans une course. On s’accroche à sa médaille et à son T-shirt de finisher, laid à souhait, ces récompenses tangibles qui concrétisent l’objectif et qui répondent à la question : « je suis là, au départ, mais est-ce que je vais y arriver ? »
Ton meilleur et pire souvenir de course ?
C. B. : La course et l’arrivée de La Parisienne. J’ai réalisé quelque chose dont je ne pensais pas être capable. Avec le recul et toutes les courses que j’ai à mon actif, 6 km, c’est peu. Mais ceux-là m’ont changé à vie. En passant la ligne, j’ai éprouvé un sentiment de fierté, de plénitude, quelque chose d’unique. Mon pire souvenir ? Hum, les abandons. Surtout celui de l’Ultra Trail du Mont-blanc (UTM, 166 km, 10 km de dénivelé positif, ndlr), où le mental a lâché. Quand le physique fait défaut, on ne se pose pas la question. Mais quand on pense « avoir la caisse » et que la tête lâche prise, c’est très frustrant.
Que dirais-tu aux femmes (encore) hésitantes ?
C. B. : Quel que ce soit le niveau, on peut prendre du plaisir. La course à pied apporte toujours quelque chose. De plus, pas besoin de courir vite pour voir l’impact sur la santé et l’équilibre. Par exemple, courir à 8 km/h, c’est déjà courir ! On aère l’esprit, on tape dans les graisses, on se fait du bien !
Un vadémécum des recommandations ?
C. B. : d’abord, s’équiper correctement : ça n’est pas n’est pas toujours cher. Certaines chaussures sont déjà très techniques, à moins de 100 euros. Ensuite, progresser mollo : prendre son temps et arrêter de se comparer à celles qui ont déjà un passé sportif. Vous ne vous risqueriez pas en ski sur une piste noire, pourquoi voulez-vous courir un semi trois mois après vos débuts ? Enfin, parler aux pros : le running, c’est facile, ok. Mais pour choisir sa chaussure et donc, savoir si vous êtes pronatrice, supinatrice ou universelle (tout est expliqué dès la page 54, ndlr), faites appels aux coachs sportifs, poussez la porte des coachs athlé-santé de la Fédération Française d’Athlétisme, idem dans les municipalités. Certains équipementiers proposent des sessions de running. N’hésitez pas à vous renseigner, c’est le moment !
* paru aux éditions Leduc, 192 pages (6 € en poche, 3,99 € en format Kindle, sur Amazon)