– Plutôt que de lutter avec sa culpabilité, laissez-là faire son job. Peut-être que vous ne le savez pas, mais c’est une émotion très adaptative. La culpabilité, on peut l’observer par exemple en notant sur un papier ce qu’elle vous raconte, est-ce que ce sont des mots, des images, des sons, des histoires. L’idée c’est d’en saisir les contours, les nuances, les tournures de phrases qui reviennent souvent. Le ton qu’elle prend pour vous parler. Est-ce que c’est vous qui vous vous parlez, est-ce que c’est une personne extérieure ? Un parent, peut-être. Donc, déjà, observer et acceuillir comme on peut cette culpabilité. Je mets mon chrono en route : Combien de temps je vais passer dans cette zone de culpabilité ? Ou est-ce qu’elle me mène si je l’écoute jusqu’au bout ? ça donne quoi ma vie ? Qu’est-ce que j’aimerais mieux entendre comme sons, comme images comme histoires pour m’en sortir avec ce repas de la condamnée ? De quoi ai-je vraiment besoin, là, au juste ?
– Ensuite, continuer d’observer ce que le repas du/de la condamnée vous fait faire. Qu’est-ce qui se passe quand vous anticipez la pénurie et que vous pensez sans doute bien faire pour votre santé ou votre poids ? Ben, vous mangez peut-être avec envie au début, et que cette envie laisse place au mode automatique, à « on ne sait jamais, faut que je bouffe ». Et là, si on appuie sur la touche ralenti », qu’est-ce qu’on vous voit faire dans cette scène, vous êtes où, avec qui, il est quelle heure, quelle est la luminosité de la pièce, est-ce que vous faites autre chose ou pas, comment sont les premières bouchées, comment sont les dernières. A quel moment l’envie descend d’un cran, à quel moment elle n’est plus là ? Comment vous sortez de votre repas ? Quel est votre taux de remplissage de l’estomac ? 50/100/150 ? Êtes satisfaite gustativement du repas ? Est-ce que vous vous sentez légère, digeste, plombée ? Qu’est-ce qui se passe ensuite ? Comment se passe la journée ? Quelle incidence sur vos repas suivants ? La prochaine fois que vous vous trouvez dans cette situation et que vous en souffrez, qu’est-ce que vous pourriez faire pour faire différemment, même à 1% autrement ? Comment vous vous y prendriez ?
Rappel : Si on lutte contre sa culpabilité, en mode, j’ai pas à me sentir coupable, ben, on lutte contre une part de soi qui essaie de s’exprimer, cette part de soi, ce sont des petits warnings qui essaient de se frayer un chemin, mais qui sont vraiment maladroits pour le dire.
Rappel 2 : Même chose pour les comportements, on lutte contre ce qu’on a vécu, contre ce qu’on vit, contre ce que va vivre.
Voilà, je vous préviens, mettre sur pause ou ralenti et revisiter cette scène, ça peut être chamboulant parce que parfois, on éprouve de la tristesse pour ce qu’on pense ou ce qu’on vit à ce moment-là, parfois on a les larmes qui montent, parfois on aimerait juste se faire un gros câlin ou que qqn rentre en lien avec nous quand l’émotion nous bouleverse, mais qu’on est pas habitué à demander de l’aide… Bref, nota bene, ça peut chambouler, vous pouvez vous faire accompagner. Je ne dis pas que c’est facile mais ça vaut le coup.
J’espère avoir apporté plus de clés pour mieux comprendre ce qui se joue dans ces moments-là. Je suis bien curieux de savoir si cela vous a aidé. N’hésitez pas à me le dire en commentaires de cet épisode !