Le café en dosettes ne fait plus recette. En tous cas, plus pour moi. Adieu Jean Dujardin, George Clooney, Matt Damon et la « what else » attitude. Pourtant, c’était facile comme un « snap ». Capsule, tasse, eau, bouton. Hop, c’était réglé. Trop réglé justement. Bien qu’ayant fait du droit, je préfère souvent le tordu, le biscornu, les détours plus que l’autoroute, les chemins de traverse plus que l’allée centrale.
Mais qu’est-ce qui m’a pris ? C’était pourtant pas compliqué ! Rester dans le moule des « tu veux un café? » cinq minutes après que l’invité soit rentré chez moi? Et pour cause, deuxième boisson plus consommée après l’eau, on sert chaque jour 2,5 milliards de tasses de café dans le monde, dont seulement 50 millions d’expressos.
Avant d’être (relativement) décriée, la marque phare de l’expresso en dosettes a eu le mérite de redorer l’image du petit noir en France et ailleurs, au point de le vendre comme un bijou d’exception, en vitrine rétro-éclairée, ou comme un grand cru, dont on s’enivrerait de ses volutes. Néanmoins, quelque chose clochait au pays des capsules, comme un grain dans ma chaussure. Comme souvent, la grande distribution s’est emparée de la manne (tirage de prix + de la qualité vers le bas) raison pour laquelle le café en capsules croit de 15% par an. Fin 2016, le café moulu devrait se faire dépasser par le café encapsulé. Mais revenons à notre mouton. Plusieurs raisons m’ont progressivement détourné du café en dosettes :
Pour le goût
« Les gens viennent me voir parce qu’ils en ont marre de la soupe de café. Ça ne goûte plus rien », me dit une vendeuse de café en grains dans une boutique rue de Richelieu (Paris 1er). Et je suis bien d’accord. Pendant des années, j’ai varié les volluto, roma et autres intenso, force 6, 8, 10. Rien à faire. Pas de personnalité, mais une jolie texture onctueuse et mousseuse.
Pour la planète
Faut-il vous faire un dessin ? L’environnement boit la tasse, avec le café en dosettes (des capsules de café individuelles, en aluminium), d’autant plus que peu de consommateurs se déplacent dans des points de collecte, d’où le mauvais taux de recyclage. Et oui, « capacité de 80% recyclable » ne signifie pas « 80% recyclé ».
En effet, lors de votre achat, la firme principale de vendeurs de café en dosettes vous donne un sac muni d’une glissière pour y mettre vos dosettes usagées (et accessoirement, vous le faire rapporter en magasin pour générer un trafic supplémentaire…). Cela étant dit, après vérification, tous les points de collecte ne sont pas nécessairement situés en boutique. Bon, c’est mieux que rien, mais peu d’entre nous attendent d’avoir le sac plein de dosettes (qui pourrissent à l’air libre pendant ce temps) pour se déplacer en magasin. Pour positiver, je suis tombé sur un article des Echos pour la rédaction de ce post : une start-up (Phytorestore) génère 3 500 tonnes de compost diffusé (donc vendu) aux agriculteurs bio d’Ile-de-France grâce aux 500 à 1 000 tonnes de marc de café de la marque leader. C’est déjà ça, non ?
Pour la santé
Epineuse question. A dose modérée (moins de 300 mg par jour, soit environ 2 à 3 tasses expresso ou deux petites tasses de café filtre), les études louent plutôt un rôle protecteur concernant les maladies neuro-dégénératives comme la maladie de Parkinson. La caféine améliore également la vigilance, les performances intellectuelles et augmentent la sécrétion des catécholamines, comme l’adrénaline et la noradrénaline. Ces hormones, secrétées par la médullosurrénale (le noyau central de la glande surrénale) interviennent dans le métabolisme du tissu adipeux blanc, pour favoriser le déstockage des triglycérides.
Question polluants potentiels, tout dépend de la méthode de préparation du café. A mon sens, deux soucis dans le café en dosettes/capsules : l’aluminium et le furane qu’elles contiennent. L’aluminium, d’abord, qui peut
produire des effets neuroxotiques (= toxiques pour les neurones). Selon les résultats de l’étude de 2013 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail, les chiffres seraient plutôt rassurants concernant l’aluminium par rapport à d’autres marques de capsules de café. Mouais, pas top quand même, puisque ce polluant vient s’ajouter à d’autres sources de contaminations possibles, comme par exemples d’autres contenants alimentaires. Le furane, ensuite. C’est un composé volatil organique incolore de la famille des dioxines, d’après Santé Canada. Cette substance, produite notamment pendant le chauffage des grains de café pendant la torréfaction, est classée comme pouvant être cancérogène pour l’Homme par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC). Une autre étude, réalisée par des chercheurs de l’université de Barcelone, a retrouvé des taux de furane 2 fois plus élevés dans les cafés réalisés avec des capsules (117‐244 ng/ml). Pourquoi ? Tout simplement parce que ce composé est volatile et que les capsules, hermétiquement fermées, empêchent son évaporation lorsque le café entre en contact avec l’eau chaude à haute pression. Pas (trop) de panique toutefois, les scientifiques indiquent qu’il faudrait consommer 20 cafés par jour pour atteindre un niveau de toxicité.
Pour le budget $$$
Le nerf de la guerre ? Un peu, oui. Les capsules individuelles, disons, la marque bien connue de tous, c’est presque 4 euros pour 10 cafés, soit 0,40 centimes la tasse (sans compter le prix d’achat de la machine) et un prix moyen au kilo d’environ 60 euros. Le café en grain, environ 12 centimes la tasse, et un prix au kilo compris entre 15 et 20 € le kilo selon les estimations.
Teasing : par quoi ai-je remplacé le café en dosette ? Pour le savoir, tourne la page !